jeudi 7 février 2013

Mali: Le combat d’après-guerre



 Edito : Le Filon no 08 du 06 Février 2013

Comme par miracle, des bandes d’aventuriers ont envahi le Nord du Mali sans avoir à livrer de véritable combat. Dix mois durant, ils y ont semé désarroi et effroi. Comme encore par miracle, les y voilà chassés, dans le même scénario. Sans livrer de combat ! Etrange guerre, auréolée de tant de miracles!
C’est le même acteur qui est à la fois à l’amont et à l’aval de cette situation : la France. En amont, à cause de son intervention en Libye qui a favorisé l’armement et le reflux de ces groupuscules  vers le Mali. En aval, car c’est la même France qui intervient en « sauveur », jugulant le désordre occasionné par ses soins. Sarkozy ou Hollande, le discours varie, mais la politique internationale française garde les mêmes motivations : la sauvegarde des intérêts français.
On a donc tort de se réjouir trop vite. La guerre ne fait qu’amorcer un autre tournant. Les « islamistes » se sont retirés, mais sont toujours vivants et armés, comme l’avouait Blaise Compaoré sur RFI. Où se cachent-ils ? Toujours est-il qu’ils demeurent à la disposition de la puissance qui s’en sert comme instruments de chantage. Les déployant et les « chassant » à souhait. N’est-ce pas pour cela que la France préserve l’énigmatique MNLA ? Quelle différence y a-t-il entre ce groupuscule et les autres terroristes ?
La revendication d’indépendance et la pratique de la sharia ne sont qu’alibis et artifices! Ce sont des questions strictement économiques qui motivent ce remous dans le septentrion malien, véritable Eldorado et nouveau réservoir d’alimentation en pétrole et en gaz du monde occidental, sans compter sa position géostratégique. Des sommes colossales ont été investies pour sa prospection et des accords sont déjà signés pour son exploitation (voir notre dossier consacré à la question).
Le Mali est entré dans une ère de tourmente que connaissent tous les pays dont les ressources sont convoitées et qui n’ont pas les moyens de se défendre. C’est la poursuite du sempiternel esclavagisme sur lequel s’est bâti l’Occident. Nous n’avons comme autre alternative que de mettre à sa disposition nos ressources ou affronter sans cesse des rébellions et des invasions. Si au moins, nous pouvions espérer sur les retombées de cette manne pour nos populations ! Hélas, l’expérience des pays comme le Niger, le Gabon, la RDC, le Congo Brazza, nous en dissuade. Leurs ressources sont exploitées, tout en détruisant leur environnement, et leurs populations croupissent dans la misère innommable. Nous connaissons déjà ce phénomène avec l’exploitation de notre or. Avec le pétrole et le gaz, le problème prend une autre envergure.
Le long combat qui s’offre à nous, ne laisse nulle place à la naïveté, à la servilité ou à la lâcheté. C’est un combat sans répit, faisant appel à toutes les ressources d’ingéniosité, de courage et de témérité d’un peuple qui ne veut pas mourir. C’est le combat de la quasi-totalité des pays africains qui, tant qu’ils ne formeront pas un bloc disposant de l’arme nucléaire, seront à la merci des Etats-vampires de l’Occident. Dénoncer, c’est aussi combattre. Nous serons toujours là pour cela. N’en déplaise aux brebis galeuses prêtes à brader leur pays pour des intérêts bassement égoïstes! Mais, le Mali triomphera d’eux!

La rédaction


Dossier du mois: La face cachée de l’intervention militaire Française au Mali 

Faisant écho à mon article – Mali : le prix à payer pour une drôle de guerre – publié sur ce blog, le mercredi 23 janvier, d’autres analyses viennent, en amont et en aval, confirmer le jeu machiavélique de la France dans cette situation. Ce dossier édifiera les plus sceptiques. Nous le recommandons à ceux qui peuvent se procurer Le Filon dans les kiosques de Bamako.